27-10-2008
SHUB - SUPERSONIC ROCKETSHIP
à LA CENTRALE

Sans nous concerter, Tank et moi arrivons à l'heure annoncée pour le concert, c'est à dire avec deux bonnes heures d'avance. La lose dans le sang. On salue la cambrette à l'orga encore et c'est apéro forcé dans la rue bordelaise froide et déserte. Les Shub sont dans les parages, mais leur rythme de sudistes ne les pousse pas à accélérer le début du concert, d'autant que le crew de la Centrale hésite sur l'ordre de passage des groupes. Ce sont finalement les norvégiens de Supersonic Rocketship qui s'y collent en premier au bout d'un bon pack je dirais. Bon, c'est du free jazz assez classique pour ce que je peux en dire, ça veut dire joué précis précis, souvent très chiant avec quelques passages qui touchent au but. La batterie, bien que pas surpuissante, est trop devant, j'entends pas trop la gratte et la contrebasse. Le sax fait cui cui comme prévu. J'écoute un premier long morceau et je me barre après cinq minutes de micro coups sur la batterie, quand le public ne sait pas si c'est là qu'il faut applaudir.
Les copains ont fait l'impasse sur la soirée, mais bon, on joue avec Shub demain à Angoulême, ils se rattraperont là. Et après encore une looongue attente, les cabestrons de Nîmes s'y mettent. Enfin, ils viennent de s'installer, pas de balances, et le rack de pédales de basse fait des siennes. Après leur ampli gratte qui les a lachés la veille, l'effet Shub-la-lose continue, ça promet pour demain. Après quelques tests, changements de cablage et autres savates, le concert commence enfin. M'ont l'air assez tendus, mais c'est du Shub, du nouveau et c'est tout bon ! Ils ont amené leur nouvel album et la plupart des titres du set viennent de là. La recette change peu et c'est tant mieux: Ralfrock alterne la rythmique et la mélodie en ponctuant de sa voix aigüe, Didier à la basse n'a pas le même son que d'hab du fait des soucis de début de set, mais ça reste lourd et rond, toujours un régal de le voir jouer, ce phénomène, et Ben joue plus fort qu'avant, me semble. Il avait des aussi gros bras que ça avant ? Il fait de la muscu ? Ils jouent deux morceaux du premier album, c'est plus facile pour moi de comparer, et c'est bien ce qu'il me semblait. Les Shub ont bien musclé leur jeu. Jouent plus vite, plus sec et aggressif. Peut-être que leur cagne de début de tournée y est pour quelque chose, mais je m'en plains pas, parce qu'en dépit des merdes techniques, de Didier qui débranche sa basse au début du set et des quelques pains boulangés çà et là, je viens de voir le meilleur concert de Shub de ceux auxquels j'ai assisté, et c'est pas rien. Un bon gros panard. Je suis donc bien surpris après le dernier morceau quand je me retourne sur la salle vide... Un autre effet Shub, y paraît. Pas mécontent de jouer avant eux demain... Ce se termine, on boit quelques coups, Tank achète leur joli disque, on déconne un brin et je décolle, à demain.